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Catégories :  Cannes ‐  Eau douce ‐  Leurres

Le barbeau au leurre

Par Romain Poulin, le 22 juin 2022

Il y a des poissons qui ne font pas rêver les pêcheurs aux leurres, soit parce que ce ne sont pas des carnassiers à proprement parler, soit parce qu’ils ont un « délit de sale gueule ». Le barbeau fait partie de ces poissons que l’on aime à prendre accidentellement mais que l’on ne recherche jamais spécifiquement.

 

Pourtant, le barbeau est un adversaire redoutable qui vend chèrement sa peau et ne s’avoue jamais vaincu. Poisson de fond, il affectionne les courants (même violents) et les fonds caillouteux où il trouve sa pitance en retournant le substrat.

Mais avant de se lancer à sa recherche, un peu d’observation s’impose. Même s’il est discret, le barbeau trahit souvent sa présence par des sauts ou des marsouinages. C’est là que l’on peut espérer en prendre.

LE MATERIEL

Même si plusieurs techniques peuvent être efficaces, un petit PN coulant, une lame ou un jig métal ramené près du fond peut rapporter du poisson, la pêche aux leurres souple a ma préférence.

La canne doit répondre à quelques critères : pouvoir lancer loin des grammages compris entre 3 et 5 gr, être assez longue pour guider son leurre correctement dans les veines de courant et avoir une réserve de puissance importante pour contrer les rushs puissants.

La DAY’S 762ml de MAJOR CRAFT réuni tous ces avantages, ses 2.29m sont optimales pour contrôler la dérive du leurre et son action fait qu’elle est assez souple pour lancer loin. De plus, sa plage de lancer de 3/18gr et sa puissance en font la canne idéale .

Avec ses 175 gr, sa fluidité et son frein précis, le petit ATC VIRTUOUS 2000CF spoolé en tresse PE0,8 DANGAN BRAID MAJOR CRAFT et terminé par 1m de DANGAN FLUOROCARBONE en 8lbs, soit 23 centièmes, forment un ensemble léger et agréable.

Bien sûr il est possible de descendre en taille de fluorocarbone mais les barbeaux aiment trouver refuge dans les touffes de renoncules. De plus je préfère écourter les combats au maximum, surtout quand il fait chaud, le barbeau est un poisson fragile.

LES POSTES ET TECHNIQUES

Comme il est mentionné plus haut, avant de pêcher il vous faudra faire preuve d’observation et trouver la zone où se regroupent les barbeaux : blocs de pierres, bois mort ou encore herbes aquatiques qui coupent le courant, forment une dépression et font des refuges potentiels ainsi que de bons indicateurs.

Vous y êtes, le matériel est prêt et le spot repéré il ne reste plus qu’à trouver le leurre et la couleur qui vont bien.

Même si de nombreux leurres peuvent vous faire prendre du barbeau il en est qui se détachent des autres .

1 : la SHRIMP 3 de FISHUP, avec son corps fin et ses longues antennes flottantes c’est le leurre qui me rapporte le plus de poissons.

2 : la REAL CRAW 2 de FISHUP, même si elle est plus petite elle est aussi plus trapue et offre une belle bouchée.

3 : Le USHAD 3 de FISHUP : Parce que les vibrations d’un shad fait parfois la différence.

4 : Le SHAD IMPACT 3 de KEITECH : Une imitation d’alevin en perdition dans le courant peut faire des étincelles .

La liste pourrait s’allonger mais avec ces quelques références vous pouvez déjà vous amuser. Une couleur claire et une sombre sont un plus pour déclencher des touches.

Le barbeau n’est pas particulièrement craintif mais il vaut mieux éviter de lancer son leurre directement sur le spot, il vaut mieux se décaler légèrement vers l’amont et lancer perpendiculairement à la berge. L’animation est minimaliste, le leurre doit glisser sur le fond et dériver le plus naturellement possible jusqu’au repère du poisson.

J’utilise pour ça les têtes plombées FINE GUARD de KEITECH en 3,5gr. Faites en tungstène, elles coulent rapidement et retransmettent des informations sur la nature du fond mieux que ne le ferait du plomb. De plus, son balais anti-herbes évite bien des accrocs

Vous l’aurez compris cette pêche ressemble plus à une pêche au toc qu’à du lancer ramener, le but étant d’arriver à faire évoluer son leurre dans la bonne veine. Vu que c’est le leurre qui arrive au poisson, la touche est bien souvent discrète. Un léger toc ou une sensation de poids sur la ligne doit être sanctionné d’un ferrage. Il arrive parfois que le poisson se déplace pour prendre le leurre (j’en ai même vu le suivre sur plusieurs mètres avant de s’en saisir) là la touche est sans ambigüité et le ferrage réflexe aussi.

La pêche du barbeau est une pêche technique qui demande beaucoup d’observation et de patience, mais le jeu en vaut la chandelle, puisque une fois la technique bien maitrisée elle vous fera prendre plusieurs de ce combattant hors normes par session .